Collectif
Le fil d'ariane
AA'IN
AA’IN signifie « âme » dans la langue wayuu, le peuple indigène dont le territoire ne connaissait pas, originellement, la démarcation entre Venezuela et Colombie. Depuis la nuit des temps et jusqu’à leur fin, la musique scelle l’union entre les différents pans de l’âme humaine. La porte ici ouverte donne sur des territoires où se trament les relations avec la nature, la culture et les énergies qui transcendent le grand tout… Elle donne sur le monde de demain, créolisé comme jamais dans l’histoire, là où les identités s’entrecroisent comme sur les plus beaux tissages wayuu.
C’est dans ce territoire d’immenses plaines ouvertes à tous les vents, entre Venezuela et Colombie, que la formation hybride AA’IN trouve son riche terreau. Là où les humains, les animaux et les esprits ne s’arrêtent à aucune frontière. AA’IN puise ses énergies fondamentales dans le répertoire traditionnel de cette région, irradié au cours de l’histoire par les musiques indigènes puis celles importées par les colons espagnols et les esclaves africains. Le joropo de ces plaines trans-frontalières, les rythmes afro-colombiens de la cumbia et du currulao, le merengue vénézuélien…
Toute une nouvelle tradition retissée par des artistes renforçant leurs trames avec du flamenco ou du jazz.
Tout s’entremêle dans ces contrées aux lignes brisées par des frontières humaines ; les fibres des histoires de ces deux pays, les cultures indigènes, européennes et africaines... AA’IN propose un nouveau carrefour. Sous l’impulsion créatrice de Rebecca Roger Cruz, cantadora d’exception et musicologue vénézuélienne, le duo créé en 2016 avec le guitariste de haut-vol colombien Sergio Laguado devient rapidement trio. C’est une nouvelle tête pensante originaire du Venezuela qui entre dans l’équation : Manuel Alejandro Sánchez, qui enlace sa contrebasse avec la même subtilité que les différentes musiques qu’il écrit, interprète ou enseigne. La formule ne serait pas aussi bonne si elle devait contenir un point final.
AA’IN peut prendre d’autres formes et se muer en différents ensembles, plus riches encore de nouveaux artistes d’exception… Le premier EP, sorti en 2019, compte des invité.e.s qui magnifient un peu plus cette musique hybride et la transcendent sur scène. Le cuatro de Jorge Glem ou les maracas de Manuel Rangel, deux figures fortes de la musique vénézuélienne, apportent des sonorités inédites qui viennent frotter les oreilles du public européen. Margaux Delatour, chanteuse et pierre angulaire d’un autre projet marquant de Rebecca, Parranda La Cruz, offre la voix et sa sensibilité en réponses et un contrepoint d’un nouveau genre…
© Amaury Rullière
Sur scène:
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Rebecca Roger Cruz: chant, percussions, baile flamenco
Sergio Laguado: guitare, choeurs
Manuel Alejandro Sánchez: contrebasse, cuatro, choeurs
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